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Le pont transbordeur, un symbole nantais de retour ?

lundi 6 décembre 2010

C’est une idée qui revient au goût du jour. En 2010, Nantes Métropole songe à mettre en place un pont transbordeur à Nantes, histoire de désengorger les voies routières. Une idée pas complètement neuve : il y eut un pont transbordeur par le passé à Nantes. Durant la première moitié du XXe siècle, il a fait partie du paysage local, et marqué les esprits.

A la fin du XIXe siècle, l’activité portuaire et navale brassait beaucoup de personnes et de marchandises. Tellement qu’il fallait envisager un nouveau franchissement de la Loire ! Impossible de creuser un tunnel, l’idée d’un pont fixe est mise à mal par la très grande hauteur nécessaire au passage des bateaux de l’époque... Le choix du pont transbordeur, fraîchement inventé, s’impose.

Le succès d’un édifice

Le concept est simple. Une structure métallique qui enjambe le fleuve à plusieurs dizaines de mètres de haut, sous laquelle est tractée une nacelle. Dans celle-ci logent les marchandises et personnes à transporter. L’idée, révolutionnaire, a vu le jour en 1893 seulement.

Le pont transbordeur est donc entre 1902 et 1903 à l’emplacement actuel du pont Anne de Bretagne. Long de 142 mètres, il relie donc l’Île de Nantes au Quai de la Fosse. Ce nouvel élément urbain connaît un succès dès son inauguration le premier novembre 1903.

Le pont marque l’histoire de Nantes de ses propres histoires. En 1913, l’aviateur Maneyrol passe sous le tablier ! On y teste aussi des parachutes. Surtout, en 1925, un jeune ouvrier polonais aux Chantiers y exécute un acte fou. Willy Wolf promet un grand spectacle en plongeant du haut du pont : 50 mètres de haut ! Il le paie de sa vie, sous les yeux du public et des caméras de la Gaumont.

Fin, hommage... et renaissance ?

En quelques anecdotes et une présence inévitable dans la ville, le pont transbordeur est entré dans l’imaginaire collectif. Au point que s’élevèrent bien des protestations lorsque son fonctionnement s’arrêta en 1955. Il fut démantelé en 1958. Mais il reste un symbole pour toute une génération d ’anciens Nantais.

C’est le cinéaste nantais Jacques Demy qui rendit le plus bel hommage à l’édifice. Dans son chef d’oeuvre Une chambre en ville, qui date de 1982, le fameux pont apparaît, au détour d’une image, enjambant à nouveau la Loire. Un miracle ? En quelque sorte : Jacques Demy voulait tellement associer Nantes à ce pont qu’il l’a fait représenter par la grâce des effets spéciaux. Et qui sait, dans quelques années, il renaîtra peut-être de ses cendres au-dessus du fleuve... Il faudra attendre pour cela les conclusions de l’étude faite par Nantes.

Photo : carte du postale du Pont Transbordeur, 1914.