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Jacques Demy, le cinéaste de Nantes

lundi 21 février 2011

Samedi, 300 personnes ont participé à une chorégraphie dans Nantes. Dans une démarche pas loin du flashmob, ils ont passé en revue l’univers du cinéaste nantais Jacques Demy. Commençant leur parcours dans le passage Pommeraye, ils ont déambulé en dansant. Une idée partie du chorégraphe David Rolland, qui avait donné à chaque participant un casque dans lequel on pouvait entendre de quoi suivre la chorégraphie. L’hommage ne manque pas de souligner à quel point Jacques Demy était un cinéaste, mais surtout un Nantais au coeur de sa ville.

Né en 1931 à Pontchâteau, c’est pourtant dans la métropole nantaise que Jacques Demy s’épanouit. Il vit avec ses parents dans le domicile familial situé rue du quai des tanneurs, près du Cours des Cinquante Otages. Très tôt, il fréquente les cinémas (Apollo, Katorza) et les théâtres, comme Graslin. Après la guerre, il s’engage dans le cinéma, réalisant des documentaires, des films de fiction, qui se déroulent à Nantes. Il profite de son temps libre pour étudier aux Beaux-Arts de notre ville.

Mais pour lancer sa carrière, il faut quitter le nid ! Jacques Demy part à la fin des années 1940 à Paris pour suivre un cursus dans le cinéma. Par la suite, tout s’enchaîne. Il devient dès les années 50 un cinéaste demandé, collaborant par exemple avec Paul Grimault. Les succès critiques s’enchaînent, son activité grandit. Mais il n’oublie pas Nantes. La preuve en est avec le film Lola, sorti en 1960, dont l’action se déroule dans la cité portuaire qu’elle est à l’époque.

Ensuite, il ne cessera jamais de faire exister dans ses films des références à sa ville natale. Dans son grand succès, les Parapluies de Cherbourg, il y a de nombreuses allusions au lieu de Lola, au Passage Pommeraye. Avec une oeuvre comme Une chambre en ville, il fait encore de Nantes son lieu de tournage. La ville existe sur la pellicule grâce à lui. Et sa biographie romancée dans un film sorti après sa mort, Jacquot de Nantes, explicite le lien fort qui l’unissait à la cité de l’Ouest.

Jacques Demy est une vraie figure de Nantes. Pas seulement car il l’a représentée, mais parce qu’il l’a mise sur pellicule selon sa propre vision de la ville. C’est son Nantes qui est présent dans les films, une métropole avant tout capturée par le regard du cinéaste. En témoigne une anecdote. Pour une chambre en ville, le réalisateur fait apparaître un vieux symbole nantais. Le Pont Transbordeur, ouvrage traversant la Loire, demantelé en 1958, apparaît au détour d’une image. Par la grâce des effets spéciaux, Demy veut montrer son propre Nantes.

A noter, une exposition à lieu à la Médiathèquesur le cinéaste.