Le mouvement de mai 68, important tournant de l’histoire française du XXe siècle, a eu quelques précurseurs. Nantes en fait partie, puisque l’agitation étudiante s’y est initiée un an auparavant, en mai 1967. Le sixième jour du mois, un groupe de situationnistes arrive à prendre le contrôle de l’Association générale des étudiants nantais (Agen). Leur but, qu’ils atteignent, était : mettre en effervescence la population étudiante. Ils parviennent à prendre des mesures telles que la suppression du Bureau d’aide psychologique universitaire, un organisme qu’ils estiment être un outil de contrôle des jeunes.

Ces situationnistes font de l’entrisme, intègrent d’autres organisation étudiantes et arrivent ainsi à mobiliser la jeunesse sur des combats comme celui de la suppression de certaines bourses. En décembre de la même année, les étudiants nantais rejoignent des manifestations ouvrières, préfigurant ainsi les rapprochements sociaux de mai 68. Les occupations de lieux universitaires par les révolutionnaires se multiplient. Tout s’accélère en février 1968.

Le jour de la Saint-Valentin, ce sont 1500 jeunes hommes et femmes brandissant drapeaux rouges et noirs qui défilent. Ils vont en direction du rectorat où ils feront la connaissance des matraques policières. La situation se calme alors, mais reste tendue. La préfecture décide de couper les subventions de l’Agen. Une grève étudiante se déclenche en réaction à cette décision. Nous sommes alors début mai. Cela explique pourquoi les Nantais sont déjà mobilisés lorsque l’université de Nanterre explose.

Un livre à lire : Mai 68 Nantes, de Sarah Guilbaud.