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Delphine Cossais, peintre

jeudi 8 avril 2010

Avec l’Art prend l’air, la personnalité de Delphine Cossais ne s’exprimera pas que par le spectacle de ses toiles aux tons chatoyants. Le public venu visiter son atelier fera la rencontre, agréablement volubile, d’une artiste-peintre influencée par le stylisme, les femmes et son adolescence.

Bonjour Delphine Cossais. Vous êtes installée à Bouguenais, près de Nantes. Vous êtes du coin ?

Oui. Je suis née à Paris mais j’ai toujours vécu à Nantes. J’ai fait les Beaux-Arts ici, enfin, pas très longtemps, j’ai arrêté en deuxième année.

Pourquoi cela ?

Au moment de passer le bac, j’avais toujours eu envie de dessiner, donc je suis allée aux Beaux-Arts. Là-bas, personne ne m’a donné l’impression que je pouvais arriver à devenir peintre. Moi-même, je n’ai pas vraiment rêvé un jour ce truc que j’avais en moi. J’ai même pas osé rêver ça ! Après avoir arrêté les Beaux-Arts, j’ai continué à peindre, le soir, après le boulot (des jobs comme vendeuse de vêtements, par exemple). On peut dire que je suis une vraie autodidacte, d’ailleurs ça se voit dans ma façon de vivre : j’ai bossé, bossé, toute seule. Je suis une vraie stakhanoviste, avec une tendance à en faire énormément. D’ailleurs, un autodidacte, c’est vraiment ça, il y a un complexe et donc l’envie d’en faire davantage que les autres.

Il y a eu un déclic ?

Oui, finalement, il y a eu un déclic au bout de 9 ans, j’ai fait une formation en infographie, six mois à travailler sur la PAO. C’est là, le déclic : à côté des autres, je me suis dit que j’avais une fibre artistique peut-être plus développée. A côté, je n’avais toujours pas abandonné la peinture, j’exposais dans des lieux underground, des cafés, des cavistes. C’est chez un caviste qu’un galeriste a repéré mon travail. Je me suis retrouvée à exposer à Pont-Aven. Et puis j’ai même pas eu besoin de chercher du travail dans l’infographie, j’ai enchaîné galerie sur galerie. Ça s’est mis en place petit à petit, j’ai eu quelques mois difficiles mais rapidement j’ai pu vivre de la vente.

Comment définiriez-vous votre style pictural ? De quoi est-il parti et comment a-t-il évolué ?

Ce sont beaucoup de personnages féminins, la mode est assez présente, des inspirations du stylisme. En fait, quand je regarde les dessins que je faisais étant ado, ce sont les mêmes. Les choses que j’aime, on les retrouve. Bien sûr, il y a des éléments à analyser, mais ce que je fais, ça reste le prolongement de ce que je dessinais ado. Le but, c’est d’améliorer de jour en jour ce que je faisais à cet âge. Picasso disait à peu près ça.

Vous avez beaucoup de connexions avec les autres artistes locaux ?

Comme on ne partage pas d’ateliers, donc non. Les connexions sont difficiles, sauf avec mon compagnon, évidemment (peintre lui aussi). Mais le blog, ça c’est autre chose. Il y a déjà un rapport avec le public mais aussi avec les artistes. On garde le contact, on connaît l’actu de chacun. L’ouverture de l’Internet et des blogs rapproche les artistes, même si c’est pas encore l’idéal.
Au début, j’ai fait le blog comme un journal de bord, je parle de mes humeurs, de mes achats, de ma vie ; je pensais pas me dévoiler à ce point-là. Grâce à lui, il y a des gens qui m’ont acheté les toiles ou des bijoux à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande, à Bombay, aux USA.

L’art prend l’air, c’est ce week-end et vous y participez. Vous recherchez quoi à travers ça ?

Je suis d’un tempérament excessif, donc j’aime bien changer mon mode de vie. Là, je sais qu’il va y avoir beaucoup de gens d’un coup, je vais être enthousiaste, échanger avec les gens. Et puis au bout de quelques jours, je vais avoir besoin de m’enfermer, pour continuer à créer. Disons que comme ceux qui font des concerts, l’Art prend l’air, c’est un peu mon « Â live  » à moi.

Vous avez besoin d’échanger ? De quelle façon ?

Les gens peuvent poser des questions, je réponds, il y a un vrai partage. Pour moi, rencontrer le public, c’est deux fois par an. Il y a beaucoup de gens qui passent à l’atelier de temps en temps pour acheter des toiles ou des bijoux, mais c’est quand même très concentré sur ces deux rendez-vous annuels.


Il y a des lieux qui vous inspirent à Nantes ?

Oui, mais je ne les représente pas forcément. Pour le côté un peu floral, végétal, le Jardin des Plantes et sa serre botanique. Après, c’est classique : la Cathédrale, la librairie Coiffard, le musée des Beaux-Arts. Ce sont des lieux, des institutions, comme Coiffard et ses bouquins d’arts, où je mesure ce que j’ai à apprendre, où je prends des claques. Comme à Paris, où tu vois de très belles choses dans certains quartiers, après tu te dis qu’il faut se remettre au chevalet.

Toujours dans les lieux... Il y a des restaurants que vous appréciez ?

Le Song, rue Santeuil, c’est tenu par une amie à moi. C’est une cuisine du monde réinventée, avec plein d’influences. J’aime le Petit Flore, aussi. C’est une cuisine de filles ! Assez traditionnelle, comme on ferait à la maison, avec des tartes, des crumbles, des tartines. Ambiance cosy et chaleureuse, comme à la maison.

Suivre l’actu de Delphine Cossais :

Son blog

Ses travaux sont présents à Paris à la galerie Jamault. En septembre, à l’occasion de la fashion week (semaine internationale de la mode), elle fera une expo garnie de toiles et de... chaussures ! Plus d’infos à venir sur son blog.

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1 chemin du calvaire Bouguenais